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    QUELS CHOIX POUR LE GRAND PARIS

    Paru dans la revue Esprit  – section controverse- aout-septembre 2009

    Depuis prés de cinquante ans, les hommes politiques font périodiquement le même constat : « la situation de la ville n’est plus acceptable ». La simple répétition de cette antienne, au profit de principes changeants au gré des modes, suffit à nous rendre méfiants. Une entame plus critique me semble préférable. Oui, faire travailler des architectes et des urbanistes sur le concept de grand Paris est une bonne et riche idée. Non, prétendre que ces spécialistes peuvent proposer des axes de travail sans passer par la case  « gouvernance » est un non-sens. L’urbanisme sans la gouvernance, cela n’existe pas ! Oui la préoccupation écologique est légitime et pleine de promesse. Non, le concept de développement durable tel qu’il se présente à nous n’est pas la panacée : il est si totalement consensuel qu’il balaye toute pensée critique. Oui la ville doit changer, parce que ne pas évoluer c’est mourir. Non, il n’y a pas de compréhension clairement établie ni du pourquoi, ni du comment engager les transformations.

    1) Hier

    La question urbaine a en ceci de particulier que la politique y est étroitement mêlée à chaque décision, même la plus anodine. S’il faut réfléchir aux modalités d’une intervention de l’Etat sur les territoires urbain, le précédent que constitue la création du  justement nommé quartier de la Défense nous donne une démonstration convaincante de la difficulté du sujet. Ce bout de ville constitue à lui seul un concentré des défauts de l’urbanisation française de son temps.  Il présente une conception de tours sur dalles similaire tout comme la tour Montparnasse et le quartier de Beau Grenelle à Paris, si décriés aujourd’hui. On y a fait table rase du passé. On s’est imposé par pure idéologie la réalisation de kilomètres carrés de parkings, inutilisés et inutilisables, qui accroissent considérablement les coûts de construction et mettent le rez-de-chaussée du quartier à l’équivalent d’une hauteur d’immeuble par rapport aux villes avoisinantes avec pour résultat, une complète autarcie par rapport à ce qui l’entoure. Sur les dalles ainsi formées, on s’est plu à imposer au piéton la traversée d’espaces publics hors de proportions et balayés par les vents. Le bilan économique de l’opération doit aussi être tempéré. Le développement du quartier ne fonctionne que dans les périodes de croissance ; dès que l’économie s’essouffle, l’EPAD vacille.

    Les zélateurs objecteront que ce modèle a su rassembler sur son territoire un pôle de richesse impressionnant. Les nombreuses pièces d’art qui ornent le site et quelques improbables feuillus, disposés là pour atténuer les nuisances du lieu, parviennent même à nous faire trouver l’endroit agréable, pour peu qu’on n’y séjourne par beau temps et pas trop longtemps. Certes, il advient que l’observateur se laisse séduire par l’aspect improbable des lieux, un peu comme le touriste qui visiterait le Bucarest de Ceaucescu ou la cathédrale de Yamoussoucro. D’une certaine façon, c’est l’inhumanité de la Défense qui en constitue la principale qualité. Seules la démesure et la démonstration de puissance font oublier l’inanité des principes mis en œuvre. En revanche, il n’y a nulle fatalité à ce que la grandeur et l’ambition collective doivent s’exprimer par l’écrasement de la personne. Le bien-être et la qualité de vie en offriraient un autre visage.

    Il n’est pas difficile de croire que le déficit de légitimité de l’Epad qui ne tenait son pouvoir que d’une délégation et non pas du suffrage des électeurs est la cause de l’autarcie du quartier par rapport aux municipalités voisines. On peut aussi faire l’hypothèse que cette institution trop forte et trop lourde privait ses dirigeants de leur libre arbitre ce qui les prédisposait à se précipiter dans les idéologies du temps, en l’espèce, le culte de la voiture, en produisant un dédale de parkings souterrains. Quoi qu’il en soit, il n’est pas contestable qu’avec ses tours et ses douves, cet Etablissement Public, émanation du pouvoir de l’Etat, n’a fait que reproduire dans les formes de la ville, l’image de sa position institutionnelle : celle d’une place forte assiégée au milieu des municipalités expropriée d’une part de leur territoire.

    De ce phénomène, on peut trouver des exemples à toutes les périodes de l’histoire. Le paysage administratif s’incarne à tel point dans les formes construites qu’il serait vain de prétendre maîtriser l’un sans l’autre. Pour demain, il faudra rêver autre chose et surtout penser autrement.

    2) Aujourd’hui

    La question du Grand Paris est désormais posée. Qu’y voit-on ? Un ensemble hétéroclite de réflexions sur les valeurs et de propositions pragmatiques portées par les urbanistes, les chercheurs et les architectes, un assemblage confus[1], inutilisable en l’état, duquel semblent émerger comme d’un chapeau magique, les lignes budgétaires et les projets fortement soutenus par les politiques, sans qu’ aucun lien n’existe en réalité entre cet embryon de recherche (un an c’est bien peu) et les décisions politiques.  La genèse de ces dernières, les programmes et justifications ne sont pas portés sur la place publique. Tout se passe comme si aucune logique compréhensible par tous, n’était plus possible entre la pensée et l’action, entre les besoins et les projets, entre les mots et les images, soit que l’ignorance du public autorise la marge d’action du politique, soit plus probablement – et ce n’est pas mieux – que l’on ait en effet renoncé pour soi-même à comprendre la complexité de la ville.

    Prenons un exemple : les usager du RER savent bien que certaines lignes du réseau sont mal entretenues, que les rames sont bondées et ne respectent pas les horaires, que les trains restent bloqués pendant des heures. Les politiques s’appuient sur ce constat pour proposer et justifier la création de lignes nouvelles à grand renfort de milliards. Ici un tramway autour de Paris, ailleurs des lignes souterraines reliant les aéroports à Saclay et à la Défense.  Quel rapport entre ces équipements nouveaux et la déshérence des réseaux de transports public ? Aucun. La vraie réponse devrait être une bonne gestion financière et technique des services existants pour que ceux-ci fonctionnent mieux.

    Ainsi, le non-dit est le véritable architecte de nos villes. Hier, il s’agissait  de limiter la puissance des grandes villes pour imposer l’Etat. Aujourd’hui, quel est-il ? Faute d’explications, on ne peut que risquer des hypothèses : pour la Présidence, la modernisation et l’accélération des liaisons internationales vers les pôles tertiaires aurait pour objectif d’attirer davantage d’investisseurs et d’investissements. Pour la ville de Paris, l’objectif réel serait surtout mesurable en termes d’image, le travail sur la limite étant forcément porteur de valeur symbolique. Ces raisonnements politiques sont-il fondés ? Nul ne pourra en être certain si les débats sont confisqués, si ces questions ne sont pas publiquement débattues, si l’on ne peut mettre en balance les surcoûts des investissements consentis avec la pénurie récurrente dont auront à souffrir les usagers des transports en commun, simplement parce que l’argent sera parti ailleurs.

    L’urbanisme sans  la gouvernance, cela n’existe pas. Les architectes du grand Paris le disent aussi, quand ils demandent que soient assouplies les réglementations. Deux arguments forts vont dans leur sens : 1° l’assouplissement des règles peut  permettre une activité économique nouvelle, celle par exemple du propriétaire qui se voit autorisé à agrandir son pavillon. 2° La densification de la ville qui en résulte, semble aussi présenter un avantage en terme de déplacements- des trajets  plus courts engendrant des  une économie d’énergie et une moindre pollution. N’est-il pas paradoxal que les architectes ne nous proposent rien de mieux que la libéralisation de la ville moment même où la crise économique met en question le libéralisme ?

    Que faut-il en penser ? Toute forme de libéralisme n’est pas acceptable, mais certaines sont souhaitables, si l’on ne veut pas succomber sous le poids exponentiel des règlements qui s’imposent à nous. Il faut donc travailler pour résoudre ces contradictions. Mais si l’on donne crédit à ceux qui avancent sur ce terrain avec dogmatisme, que ce soit dans le sens du libéralisme ou de l’antilibéralisme, alors la politique ne peut plus être qu’une brutale alternance de mouvements browniens : un coup à droite, un coup à gauche, une confrontation de pouvoirs, où la pensée n’est que l’instrument de la victoire. Dans cette opposition stérile,  l’urbanisme n’a plus sa place,  ni comme science ni comme art, mais seulement comme histoire des erreurs et vicissitudes des hommes. Traité par des esprits sectaires, le grand Paris serait promis dans cinquante ans aux mêmes regards de commisération qu’attirent aujourd’hui les grands ensembles ou les villes nouvelles.

    3) Demain ?

    Les idéologies font croire que la vérité d’un instant est la vérité de toujours. Avant guerre, Paris bénéficiait d’un réseau de tramway. Le triomphe de l’automobile les a chassés. Aujourd’hui on assiste à l’excès inverse et l’on s’apprête à sacrifier le réseau viaire avec la même désinvolture. L’urbanisme est tout entier affaire de gouvernance. Quand on entend ce mot, on pense aux institutions, lois décrets procédures. J’y vois aussi autre chose de plus essentiel. La gouvernance, cela doit être le moyen de s’assurer que les décisions prises sont les meilleures possibles.  Si l’urbanisme peut exister en tant qu’art ou que science, alors il faut croire en la puissance de la pensée, non seulement comme outil descriptif du réel, mais aussi comme outil opératif : méthode pour piloter les changements, engager des expérimentations, se ménager la possibilité de retours en arrière, de découvertes. Pour qu’une telle science se mette en place, il faudrait à tout le moins que l’on sache mettre en rapport les paroles et les actes. Soixante-cinq années d’expérience en urbanisme depuis la guerre n’ont fait que présenter une dichotomie constante entre les discours et les réalisations. A cet égard, j’invite chacun à visionner des actualités télévisuelle conservées par l’INA[2], offrant un catalogue de syllogismes jubilatoires et accablants. Si les médias, et à travers eux, le sens commun, ne sont pas à même de saisir les enjeux réels qui sont à l’œuvre, de les mettre en question, de les confronter aux images, alors quelle chance avons-nous de guider notre action ? Comment ne pas mettre en regard l’incapacité à structurer clairement les décisions de politique urbaine et les résultats contestables auxquels elles ont donné lieu.

    Les villes du passé témoignent que dans des époques moins techniquement avancées, une forme d’harmonie était possible. Dans notre environnement complexe,  il faut croire en la possibilité d’un urbanisme contemporain compréhensible par tous. Il faut exiger des raisonnements rigoureux, des analyses précises des besoins, articulées à des expérimentations, soumises à l’évaluation et à la critique. Comme l’a rappelé récemment le Président de la République, « la ville la plus durable est certainement la ville la plus adaptable ». On ajoutera que la ville adaptable ne peut que procéder d’une gouvernance adaptable. Pour ceux qui pensent qu’une telle proposition est utopique, que le politique a besoin d’autorité et même d’autoritarisme pour parvenir à ses fins,  j’invite à garder en mémoire la démarche très novatrice qui fut celle de Paul Chemetov pour la célébration du nouveau millénaire : Il s’agissait pour mémoire de créer une méridienne verte dont le principe supposait l’adhésion des élus et des institutions locales, chacun étant libre de planter des arbres le long de la ligne méridienne, au travers du territoire national. Certes, le projet ainsi réalisé est discontinu, mais là sans doute réside sa force. Nulle nécessité dans la France d’aujourd’hui d’imposer par le haut des projets pharaoniques. La gouvernance par adhésion des collectivités locales constitue une piste plus solide pour préparer l’avenir.

    On ajoutera que de nombreuses villes de France ont déjà donné l’exemple. Face à la difficulté de l’urbanisme parisien, nos hommes politiques ont un choix à opérer : pour faire simple, entre le dirigisme et la ductilité. D’un coté, on peut choisir de reproduire des interventions radicales du type Euralille où l’action politique  au terme d’un effort soutenu, accouche d’une esplanade commerciale déshumanisée, qui marchera cahin-caha comme La Défense sans que jamais les habitants et usagers n’y trouvent leur compte. D’un autre coté, on pourra s’inspirer de l’Ile de  Nantes, illustration d’une démarche lente, attentive, réflexive, mobile, transparente, qui conduit à un résultat plus difficile à saisir, mais autrement plus durable, riche et surprenant.

    Que l’on considère maintenant les propositions des dix équipes[3] qui ont concouru pour le grand Paris et qu’on y applique cette nouvelle grille de lecture, on peut alors clairement faire le tri entre celles qui procèdent de la première famille, le dirigisme, et celles qui s’apparentent à la seconde, la ductilité. Dans la lignée de Rem Koolhaas, MVRDV est tout entier dans le dirigisme, dans la réaffirmation d’un étatisme pur et dur, et l’outrance de la forme ne sert ici qu’à réinventer la figure de l’architecte démiurge. A l’opposé, on trouve l’ensemble des autres équipes, avec des démarches tâtonnantes, précautionneuses, comme celle de l’agence Grumbach dont les propositions visent à donner plus d’importance à la géographie, ou celle du Groupe Descartes dont la volonté vise en permanence à valoriser ce qui existe. Enfin, Christian de Portzamparc développe une réflexion historique sur la ville, mais, faute de savoir achever dans un temps si court ses propositions, conclue abruptement sur l’idée des commutateurs métropolitains, bâtiments/ville dont on a pas voulu masquer la démesure, et qui semblent reconduire les principes d’Euralille.

    Dans l’ensemble, les architectes, chercheurs et urbanistes ont considéré que les grands réseaux demeuraient le terrain privilégié de l’action d’Etat. Seul le Groupe Descartes a osé proposer une optimisation des réseaux existants plutôt que d’onéreuses créations. Pour le reste,  exception faite de MVRDV, ils ont plébiscité une démarche prudente, urbanisme lent, réfléchi. Le seul reproche que l’on peut leur faire est de n’avoir pas exploré plus avant les questions de gouvernance et en particulier, les principe opérationnels d’une expérimentation active[4]. S’il faut inventer un modèle de ce qu’un esprit français peut apporter au nouveau siècle, c’est certainement dans cette direction qu’il faudra chercher.

    par Nicolas NAHUM Architecte

    [1]  Les précédents numéros d’Esprit nous ont aidés à y voir plus clair

    [2] Voir la conférence « Les médias et le Grand Paris » organisé dans le cadre du cycle Médias et architecture.
    [3] Voir AMC le grand pari(s), consultation internationale sur l’avenir de la métropole parisienne, le moniteur architecture 2009, 258p
    [4] J’ai moi-même proposé la candidature d’une équipe travaillant sur ces sujets avec Thierry Roze architecte urbaniste et le cabinet d’avocats international Ernst and Young.

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    CRISE URBAINE OU CRISE SOCIALE?

    Article paru dans la rubrique DEBATS du journal LE MONDE daté du 31 janvier 1998

    Nous sommes témoins, depuis peu, d’un glissement sémantique : ce qui était naguère appelé « crise sociale » se dit désormais « crise urbaine », les violences sociales sont des violences urbaines et la politique de la ville tient lieu de politique sociale. Il semble important de comprendre cette dérive si l’on désire s’attaquer aux causes des désordres plutôt qu’aux conséquences. Dans un article paru le 13 janvier dans les colonnes du Monde (« Vivre mieux dans la ville »), Martine Aubry s’appuie sur un réquisitoire contre la cité moderne pour exposer les idées qui doivent orienter la politique de la ville. Elle assimile la forme des quartiers aux désordres qu’ils abritent, allant jusqu’à leur attribuer une capacité d’intégration sociale qu’ils auraient aujourd’hui perdue. Conférer un tel pouvoir à la morphologie des villes, c’est oublier qu’elles sont aussi le résultat des actions de leurs habitants.

    Si les quartiers en difficultés sont perçus par les politiques comme « un concentré de tous les maux« , ils n’en sont pas pour autant la cause. C’est bien la crise économique et le chômage qui ont suscité le regroupement des populations fragiles et non l’inverse. La crise sociale se loge ou elle peut, là dans les locaux de l’Ecole Normale Supérieure, ailleurs dans quelques cités confinées dans les banlieues, dans les centre-ville  désaffectés, dans des favelas, des ghettos ou des squats.

    Me Aubry annonce l’intention courageuse s’utiliser la construction des nouveaux équipements comme moteur de la transformation de la ville. Si utile soit-elle, cette proposition ne palliera pas à elle seule les déficiences de la promotion sociale. L’amalgame entre crise sociale et crise urbaine ne peut pas rassurer les populations en mal d’avenir.

    D’ailleurs, Mme la ministre ne nous dit pas comment l’aménagement des villes serait susceptible de concilier la sécurité avec la mixité qu’elle appelle de ses vœux. La contrainte sécuritaire pousse les habitants de la  périphérie urbaine à se réfugier dans l’isolement relatif des quartiers résidentiels rétifs au brassage social. A l’extrême, nulle part on ne se sent plus en sécurité que dans une caserne ou un hôpital. L’isolement entretient la peur et donne l’illusion de la sécurité.

    L’analyse de Martine Aubry repose sur un cri de désamour pour la ville mais le diagnostic sur les raisons de l’échec supposé de la cité moderne est absent. C’est que celle-ci recouvre une quantité de situations différentes qui se prêtent mal aux généralisations. Elle met aux prises les principaux acteurs du monde contemporain, pouvoirs publics, investisseurs, entreprises, professionnels et habitants. En cela, elle fournit un modèle utile à l’analyse et à l’action politiques. Seule une réflexion sur les mécanismes du pouvoir  permettrait d’agir sur la ville autrement  que par réaction a posteriori aux erreurs précédentes.

    La politique de la ville, surtout depuis la mise en place de la décentralisation, est devenue très largement la responsabilité des collectivités locales et de leurs services. Chacun sera sensible, spécialement en temps de crise, à la façon dont elles exercent leurs prérogatives. Or ni la question de la formation des maires, ni celle de l’importance croissante des administrations n’est vraiment posée. Ce qui constituerait la ville de droit commun, l’urbanisme ordinaire n’est pas pris en compte.

    Ne voit-on pas que c’est justement une interprétation trop spécifiquement sociale de l’urbanisme qui a conduit à l’édification des quartiers que Martine Aubry honnit aujourd’hui ? De même, ne voit-on pas qu’une approche trop exclusivement  technique  conduit à faire approuver des infrastructures sur le seul motif de leur nécessité, alors que les modalité compensatoires d’intégration sont inexistantes ou mal pensées ? Les amoureux de la vile, ceux qui s’inquiètent de la frilosité de nos concitoyens, s’interrogeront sur nos archaïsmes et se demanderont par exemple,  pourquoi un maire peut choisir pour d’autres l’architecture la plus univoque, comment un conseil général peut imposer le passage d’infrastructures les plus contestables et, dans le même temps, pourquoi un simple particulier ne peut donner libre cours à ses envies pour la réalisation d’un pavillon que pourtant, il habitera.

    La République, c’est la substitution à traves la représentation et la délégation des prérogatives mais pour quel dessein ? Il ne peut s’agir d’appliquer à la ville de demain le désir de la ville d’hier. Puisqu’elle procède d’un grand nombre de volontés et de besoins antagonistes, la ville met à l’épreuve les acteurs et leurs capacité de juger. Il s’agit d’arbitrer pour définir les besoins, pour orienter les marchés et libérer les actions individuelles. Tous s’accorderont à reconnaître que ce n’est la ni la vocation naturelle d’une administration, ni la prérogative exclusive d’un élu qui s’arroge de ce seul fait l’intégralité de la décision.

    Seule une application inspirée de la démocratie participative peut rendre aux habitants de nos villes un intérêt apaisé, une confiance attentive et un désir partagé, touts composantes nécessaires pour que dans ce creuset s’élabore une ville qui nous soit aimable.

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